Peine de
mort dans le monde
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Actualités |
01/12/2000 CHINE : Un
citoyen de Hong-Kong, condamné à mort a avoué sous la torture Zhuo Xiaojun, 34 ans, accusé du meurtre de deux
sur trois personnes poignardées durant une bagarre devant son
domicile en décembre 1989, est condamné à mort en septembre
1990. Au cours des mois qui avaient précédé le procès, le
tribunal avait renvoyé plusieurs fois laffaire aux enquêteurs
en invoquant labsence de preuves suffisantes pour ouvrir un
procès. La Cour Supérieure du Peuple de la province de Fujian a
annulé cette condamnation à mort en 1992, estimant que les
faits n'étaient pas clair et qu'il fallait que le cas soit rejugé.
Ce n'est qu'en janvier 2000, après 10 ans de procédure que le
nouveau procès a eu lieu, et Zhuo a été à nouveau condamné
à mort. Aucun témoin n'a été appelé lors du procès, et
aucune nouvelle preuve n'a été produite. Son appel est à
nouveau examiné par la Cour Supérieure du Peuple de la province
de Fujian. Si l'appel est rejeté, la condamnation à mort devra
encore être approuvée par la Cour Suprême du Peuple avec exécution
de la sentence dans les heures qui suivent.
La rixe mortelle naurait duré que quelques minutes et Zhuo
Xiaojun nétait pas présent lorsquelle a éclaté.
Quatre ouvriers employés par sa famille ont commencé à se
disputer avec les voisins. Une trentaine de personnes étaient présentes
dans létroite ruelle dont des cadres locaux et des proches
des victimes. Aucun des témoins na signalé à ce moment-là
avoir vu Zhuo Xiaojun poignarder quelquun ou même être
muni dun couteau. Les victimes combattaient dans des
groupes différents et elles étaient entourées par dautres
personnes lorsque Zhuo Xiaojun est arrivé sur les lieux pour
mettre fin à la bagarre. L'oncle de l'initiateur de la bagarre,
qui a fui les lieux avec les trois autres ouvriers impliqués
avant l'arrivée de la police, a accusé par la suite par davoir,
en quelques minutes, donné neuf coups de couteau, dont huit dans
la poitrine, aux trois victimes. Aucune arme na jamais été
retrouvée. Ce témoin a changé plusieurs fois considérablement
son témoignage, et des preuves physiques rendent caduques ses
dires contredits par les éléments médicaux légaux.
Le dossier de l'accusation contre Zhuo Xiaojun repose pour l'essentiel
sur la confession de l'accusé lui-même, obtenue sous la torture.
Zhuo Xiaojun a déclaré que pendant les trente-trois premières
heures de sa détention, il avait été suspendu aux montants dune
porte au moyen de menottes, quil portait aux chevilles des
entraves dune cinquantaine de kilos et quil avait été
frappé à coups de pied, de poing et de matraque électrique à
chaque fois quil ne suivait pas le script des "aveux"
quavaient préparés ceux qui linterrogeaient. Le
procureur naurait pas consigné les allégations de torture
faites par Zhuo Xiaojun lorsquil est revenu sur ses "aveux"
lors de leur première rencontre. Pourtant le personnel du
parquet avait vu Zhuo Xiaojun suspendu à la porte et ce dernier
avait montré ses blessures, qui lui ont laissé des cicatrices
encore visibles dix ans plus tard. Lavocat de Zhuo Xiaojun
a présenté au tribunal les dépositions de témoins affirmant
que des policiers les avaient torturés ou menacés pour les
contraindre à signer de fausses déclarations préparées à lavance.
Dautres, parmi lesquelles des cadres du système judiciaire,
ont souligné que le compte rendu que la police avait fait de
leur témoignage était faux. Les procès-verbaux dinterrogatoires
de témoins importants sont absents du dossier. De nombreuses irrégularités
dans lenquête policière ont été constatées. Aucun
autre suspect potentiel na été poursuivi.
Les conditions de détention de Zhuo Xiaojun étant inhumaines,
il est actuellement atteint d'une hépatite, de gros problèmes
de vision, souffre d'hémorragies gastriques et d'ulcères cutanés.
Durant seize mois il a été détenu avec les pieds et les mains
enchaînés ensemble en permanence. Il semble quil soit détenu
actuellement dans les mêmes conditions.[Amnesty International]
30/11/2000 JAPON : Exécution
secrète de trois prisonniers
Trois condamnés à mort ont été
exécutés en secret et sans préavis au Japon ce jeudi. Deux d'entre-eux
ont été exécutés au Centre de Détention de Nagoya : Miyawaki
Takashi, 57 ans, condamné à mort en 1989 pour le meurtre de 3
personnes et Fujiwara Kiyotaka (aussi connu sous le nom de
Katsuta Kiyotaka), 52 ans, condamné à mort en 1986 pour le
meurtre de huit personnes. Le troisième homme, Oishi Kunikatsu,
55 ans, a été exécuté au Centre de Détention de Fukuoka. Il
avait été condamné à mort en 1983 pour le meurtre de trois
personnes. [Amnesty International]
27/11/2000 YEMEN :
Un malade mental condamné à mort
Hussein bin Hussein Al-Ma'mari,
schizophréne, risque d'être prochainement exécuté si son
ultime appel est rejeté par la Cour Suprême. Au Yémen,
certains prisonniers sont exécutés dans les heures qui suivent
le rejet de leur appel par la Cour Suprême. Des rapports médicaux
provenant d'Egypte, de Jordanie et d'Angleterre où le malade
avait été traité confirmait sa maladie. Les docteurs ont également
constaté qu'il était encore atteint de schizophrénie. Donc, le
condamné était schizophréne avant le meurtre et après le
meurtre et encore aujourd'hui mais la défense qui avait pour
objet de prouver qu'il l'était aussi pendant le meurtre n'a évidemment
pas pu apporter de preuve, ou un dossier médical démontrant que
pendant que le meurtre avait lieu, l'homme était schizophrène
!!! Son état de santé au moment du crime n'étant pas connu, c'est
la cour qui a eu le soin de décider si la maladie mentale avait
joué un rôle dans le meurtre. Le tribunal avait alors décidé
que la défense n'avait pas réussi à prouver que l'inculpé était
malade au moment du crime. Hussein bin Hussein Al-Ma'mari a été
jugé responsable de ses actes, et condamné à mort pour meurtre
en 1998 par un tribunal de la capitale Sana'a. Le verdict et la
peine ont été confirmés par la Cour d'Appel au mois de
septembre 2000. [Amnesty International]
22/11/2000 MALAISIE : Exécution
de deux hommes condamnés à mort pour trafic de drogue
Deux hommes condamnés à mort il y
a 12 ans ont été exécutés le 21 novembre. Selon les autorités,
les exécutions qui viennent d'avoir lieu sont les premières
depuis 1996. Un total de 349 personnes ont été pendues entre
1970 et 1996. L'un des deux a été condamné pour avoir
transporté 132 grammes d'héroïne, l'autre pour avoir transporté
123 grammes de drogue. Selon la loi malaysienne, toute personne
trouvée en possession de plus de 15 grammes d'héroïne est présumée,
sauf si le contraire est prouvé, coupable de se livrer au trafic
de drogue et encourt une condamnation à mort obligatoire. [Amnesty
International]
19/11/2000 ARABIE SAOUDITE
: Un ressortissant indien décapité pour trafic de drogue
Le Ministère de l'Intérieur
saoudien a indiqué que Koya Karo, ressortissant indien, a été
décapité ce dimanche. Le prisonnier avait été condamné à
mort pour avoir tenté d'introduire dans le royaume wahhabite de
l'héroïne, dans une quantité qui n'a pas été indiquée par
les autorités saoudiennes. Koya Karo a été décapité dans la
ville de Damman, sur la côte orientale de l'Arabie Saoudite.
Cette exécution porte à 124 le nombre d'exécutions en Arabie
Saoudite cette année. En 1999, le nombre d'exécutions répertoriées
était de 99. Le record d'exécutions connues en Arabie Saoudite
avait été atteint en 1995 : au cours de cette année, au moins
191 personnes avaient été mises à mort. [Associated Press]
17/11/2000 OUZBEKISTAN :
Condamnation à mort par contumace de deux leaders de l'opposition
La Cour Suprême de l'Ouzbékistan a
condamné à mort deux leaders de l'opposition et condamné 10
autres à de lourdes peines de prison pour avoir tenté de
renverser le gouvernement. Les deux condamnés à mort, Juma
Namangani et Tohir Yuldash, qui appartiennent au Mouvement
Islamique de l'Ouzbékistan, ont été condamnés par contumace
pour être responsables de la mort de 70 personnes. Un autre
leader de l'opposition, Mohammed Solith, qui réside en exil en
Europe d'où il dirige le Parti de la Liberté, un mouvement d'opposition
laïque interdit, a été condamné à quinze ans et demi de
prison. [BBC News]
15/11/2000
MISSOURI : Exécution de James Chamber
James W. Chambers a été exécuté
par injection mortelle au Centre Correctionnel de Potosi pour le
meurtre d'un homme devant une taverne, au cours d'une bagarre en
1982. Le cas de Chambers était inhabituel car celui-ci avait été
condamné à mort pour une querelle de bar. Mais il a été établi
que Chambers était entré dans le bar avec l'intention d'y
chercher sa victime, Jerry Oestricker. [St. Louis Post-Dispatch]
11/11/2000 USA : Un
ressortissant marocain risque la peine de mort
Installé en Floride, et inculpé en
1996 du meurtre de sa femme et de l'amant de celle-ci, Abdelahfid
Rahmani encourt la peine de mort ou, dans le meilleur des cas, la
prison à vie après avoir choisi, par la faute de son ancien
avocat, la procédure dite ''No contest'', une option qui ne lui
permet pas de plaider sa cause. Il a reconnu avoir tué par balle
sa femme marocaine et son amant égyptien avec lequel elle s'était
mariée avant de demander le divorce à son premier mari. Le
ressortissant marocain s'est toutefois toujours défendu en
expliquant avoir agi pour ''sauver son honneur''. Son nouvel
avocat américain a décidé d'aller au Maroc pour trouver le
moyen de sauver son client. Il a terminé samedi son enquête au
Maroc durant laquelle il a recueilli une trentaine de témoignages.
Il pense sensibilisé le jury sur les références culturelles et
religieuses de l'accusé mais il s'est toutefois montré
pessimiste quant à l'issue du procès qui doit s'ouvrir le 17
janvier prochain. Son client risque, selon lui, sérieusement la
condamnation à mort.
Les témoignages de membres de la famille et des amis de l'inculpé,
filmés sur cassettes vidéo dans trois villes marocaines, ont
pour but de permettre au jury de mieux comprendre la position de
la société marocaine vis à vis de l'adultère. Dans la loi
marocaine, le mari qui tue sa femme pour adultère risque au
maximum cinq ans de prison. La peine capitale est prévue par le
Code pénal mais elle n'a été appliquée que deux fois durant
les trente dernières années.
09/11/2000 OMAN : Cinq
hommes viennent d'être condamnés à mort sans possibilité d'appel
Cinq hommes viennent d'être condamnés
à mort pour meurtre à Oman. Etant donné qu'ils n'ont pas la
possibilité de faire appel de leur condamnation, ils pourraient
être exécutés dés qu'un comité légal aura ratifié leur
sentence.
Les cinq hommes ont été condamnés à mort par une cour
criminelle de la capitale, Muscat, le 7 novembre dernier. La loi
d'Oman stipule qu'il n'est pas possible de faire appel d'une
sentence de mort prononcée pour un meurtre prémédité, mais
que la sentence doit être ensuite confirmé par un comité légal
dont le Grand Mufti est membre. Le Sultan d'Oman doit ensuite
approuver la sentence avant que celle-ci puisse être appliquée.
09/11/2000 TURQUIE :
pas d'adhésion à l'Union Européenne à cause de la peine de
mort
Guenter Verheugen, membre de la
Commission Européenne, a déclaré que la Turquie ne remplissait
pas les critères nécessaires à l'adhésion à l'Union Européenne,
mais que l'Union était prête à aider la Turquie à accomplir
les réformes nécessaires.
"Il apparaît clairement dans notre dernier rapport que
la Turquie ne satisfait pas les critères politiques qui sont
imposés. Notre point de vue n'a pas changé", a déclaré
Guenter Verheugen. "Nous sommes toujours préoccupés par
le respect inadéquat des droits de l'Homme et des droits des
minorités". Verheugen a indiqué que la Turquie faisait
des progrès en matière de droits de l'Homme, mais il a pressé
les autorités turques d'abolir la peine de mort et de garantir
la liberté de religion et de mouvement, ainsi que d'accorder des
droits culturels aux minorités ethniques comme les Kurdes.
La Commission de l'Union Européenne, l'organe exécutif des 15 membres de l'Union, a proposé à la Turquie de l'aider à élaborer un plan de réformes législatives et constitutionnelles, ainsi que de réformes économiques, qui permettraient au pays d'atteindre les critères d'adhésion.
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