yamakasi

Pour les jeunes qui le pratiquent, Le Parkour représente l'art de se déplacer dans l'espace et le temps en utilisant les éléments du milieu urbain.

Grimper, sauter, bondir... Être un chat, une araignée ou un singe selon les dangers du moment et presque un oiseau.
Haute voltige, déplacements furtifs, sauts vertigineux, enchaînements spectaculaires... les Yamaks, légers et agiles, bondissent d'un immeuble à l'autre à mains nues, sans protection, s'agrippent aux corniches, sautent des toits, se laissent tomber du sommet d'un pont ou d'une cage d'escalier. Parcours urbains inimaginables, course folle, envolées au dessus du vide entre deux tours, figures libres époustouflantes...

Mentalement : auto-contrôle intérieur de sa peur, de ses humeurs, de ses réflexes... calme et sang-froid, esprit d'équipe, être posé et réfléchi...

Physiquement : Agilité, souplesse, il faut avoir profité d'un entraînement intensif de sportif de haut niveau et se tenir en forme et prêt à l'action quotidiennement pour avoir les pleines capacités physiques requises.

Synthèse : Le mental se prépare au fur et à mesure que le corps s'endurcit. Plus l'entraînement est fort plus le mental sera fort. Quand le mental et le corps sont en confiance absolue et en parfait équilibre, alors on peut accéder aux plus hauts degrés du PARKOUR.
On doit être dans d'excellentes dispositions physiques et mentales pour éviter la catastrophe. Pas question d'être à moins de 100% de tes capacités (message de Yamak). Le Parkour engendre l'équilibre, le calme, la tranquillité, mentale et physique.

Evolution : Partir de rien, avoir le temps, tout est dans la préparation... Préparation de l'esprit et du corps. On saute un banc, et quand le corps sera entraîné, on sautera de plus haut. Ce n'est pas avec les jambes cassées qu'on peut espérer devenir un Yamak. Donc persévérance, évoluer en respectant son corps, en le fortifiant. Une simple foulure de jeunesse pourrait être fatale cinq ans plus tard au moment d'un grand saut. Si le corps doit souffrir, c'est uniquement par l'entraînement physique mais il ne doit pas avoir mal, jamais. Ecouter son corps... si on a mal, c'est qu'on a mal fait le geste ou que le corps n'était pas prêt. Ecouter son esprit, si on ne se sent pas prêt, on ne saute pas. Renforcement musculaire et mental en parallèle, le temps est un atout, la progression est lente mais constante. Purifier son corps par l'air sain, la nourriture saine, les boissons saines (eau, lait, jus de fruits...), le corps a besoin de deux choses et jamais à l'excès : le repos et l'action.

Mission suicide ? La préparation longtemps avant un saut est physique, la préparation juste avant un saut est mentale, individuellement et collectivement. Ensuite, devant le vide, chacun est seul avec soi-même. Le saut dure une seconde, la préparation mentale qu'il a fallu pour l'accomplir est extrêmement importante et la préparation physique indispensable a été très longue et incessante. C'est tout au long de cette préparation physique que le mental au fil du temps fait son chemin. Par cette préparation combinée, la confiance en soi, et en son environnement s'établit. Alors on peut prendre des risques pour aller toujours plus loin, toujours plus haut, de plus en plus vite.

Objectifs : Toujours retomber sur ses pattes quoiqu'il arrive. Ne jamais avoir d'accident. Si on ne le sent pas, on y va pas, tout simplement. Pas de prise de tête.
Ce n'est pas le jeu avec la mort qui est la motivation, mais le jeu avec la vie. C'est-à-dire, repousser ses propres limites, pour devenir chaque jour un peu plus fort et non mort ou invalide. Devenir des hommes meilleurs, plus humbles (message de Yamak). Les Yamakasi bondissent vers la vie.

Esprit d'équipe : Face au vide un yamakasi n'est jamais seul. C'est un travail avec partenaire, un pote qui te conseille, t'encourage. Il t'aide à vaincre la peur, a en faire ton alliée. Ce lien avec l'autre est indispensable (message de Yamak).
Effort partagé de challenge, d'amitié, d'honnêteté.

Le Parkour

Pour commencer Le Parkour n'a jamais commencé dans une cité.
Il est né il y a une quinzaine d'années à Lisses à côté d'Evry.
Le nom de celui qui a créé et développé cet art : David Belle.
C'est lui qui possède le meilleur niveau actuellement dans la discipline et ça a toujours été ainsi. Son père était enfant de troupe au Vietnam et sapeur pompier héroïque à Paris.
Il s'appelait Raymond Belle, père de David et oncle de Williams et Chau l'araignée (et " baseball "dans le film).

Il avait une devise, un principe qu'il respectait à la lettre :
être le plus fort physiquement et mentalement pour survivre et pour faire comme son père.
David suivit ce principe à sa manière et créa Le Parkour.
Après quelques années d'entraînement, il rencontra les premiers Yamakasi (qui ne l'étaient pas encore à l'époque) et leur transmit sa passion.
Au fur et à mesure qu'ils s'entraînaient, l'idée leur vint de créer un groupe afin de montrer cet art dans des shows pour qu'ils soient reconnus.
C'est ainsi qu'est né le groupe : il y avait David à la base, son meilleur ami Sébastien Foucan (le 2ème plus ancien), Yann (zikmu) également pote de David et des jeunes d'Evry, Malik, Laurent, Charles et Guilain, arrivés un peu plus tard.
David a fait aussi appel à ses cousins Williams et Chau.
Ils étaient donc 9 au départ et leur rencontre n'est pas le fruit du hasard.

Après les premières médiatisations, le groupe a explosé : Des propositions du showbizz sont arrivées et elles n'intéressaient pas David qui savait qu'elles ne l'aideraient pas pour que sa discipline soit reconnue comme un sport, comme un art. Les autres pensaient que oui et voulaient gagner de l'argent. De plus ils voulaient s'attribuer Le Parkour à leur faveur. David a quitté le groupe et Sébastien l'a suivi car Le Parkour représente des valeurs et ces valeurs collent mal avec le show business.

Aujourd'hui David et Sébastien ont formé une dizainge de jeunes pour la relève du Parkour .

Les médias montrent, véhiculent partout que celui qui vit en banlieue, dans les cités est systématiquement, inévitablement, un looser. Alors le jeune subit la ville, la cité. Il hait sa ville, sa condition, quelquefois sa famille. Tout ça, c'est la faute au fait qu'il vive là !

Un jour, il décide de se battre en corps à corps avec elle, il veut être plus fort que la cité, puis comme souvent après un combat, ils deviennent potes et se complètent l'un l'autre. Enfin, le jeune ne subit plus la cité, il vit avec. Désormais, c'est un combat sans ennemi, un combat intérieur, un combat avec soi-même. La ville offre ses bancs, ses rampes d'escaliers, ses bâtiments et ses murs bétonnés, ses tours, ses rambardes... Il saute, se projette dans les airs, vole presque... Jeune et cité comme l'oiseau et l'arbre. Il trouve son nid, son repaire... ses repaires et enfin son équilibre. Il peut désormais voler de ses propres ailes dans la jungle de notre Société.

L'Homme évolue selon son milieu. Il se surpasse et va toujours plus loin, au-delà de ses limites. Si la Société permet à ses jeunes de développer leur art qui vient de naître et pourtant déjà bien structuré, sans les briser comme elle fait systématiquement depuis de nombreuses années, (on se souvient de la guerre aux skateboarders et aussi aux tagueurs qui ne cherchaient qu'à s'exprimer ...) alors peut-être la jeunesse lui montrera une autre voie à suivre vers le chemin de l'évolution de l'Homme, en retrouvant une certaine cohésion humaine loin de l'individualisme forcené.

Pratiquer le Yamakasi, c'est tirer sa force de la force des autres (du groupe) alors que notre Société tend à nous inculquer que notre force est dans la faiblesse des autres. C'est se forger un état d'esprit lié à la liberté et au développement, au respect de soi et des autres.

Le groupe, c'est l'entraide, le soutien, c'est aussi la compétitivité sans perdant où chacun remporte une victoire mentale, chacun évolue parce que le groupe évolue, chacun devient plus fort chaque fois que le groupe se renforce. C'est tout l'opposé de la mentalité sportive actuelle où l'individualisme au sein même des sports collectifs fait rage, à l'instar de la Société.

Le Yamakasi, c'est la remise en question permanente de soi, l'évolution sans fin, la recherche perpétuelle de son potentiel physique et mental. C'est le progrès continuel.

La mission de vivre : Sauter pour évoluer et aller plus loin, en avant, toujours.

But du Yamakasi : faire prendre conscience qu'on a tous des capacités où que l'on se trouve, qui que l'on soit, quoiqu'on nous dise. Le plus grand danger est l'inertie face au monde que l'on nous projette et qui n'est pas forcément celui qui est. Pour vivre dans cette Société, il faut apprendre à avoir confiance en soi et en ses capacités, simplement, sans orgueil ni fierté. Un jeune qu'on montre sans cesse du doigt en lui disant du matin au soir qu'il est un voyou, un drogué, un fainéant, un voleur, un analphabète... et qui rencontre d'autres jeunes à qui on a dit pareil, peut commettre une errreur, une seule : La seule erreur de ce jeune, c'est de finir par croire ce qu'on dit de lui.

Un message Yamak : " Ce n'est pas le regard de l'autre qui doit te faire agir, tu es seul face au saut (à l'action, à ton destin). Si tu agis pour qu'on te regarde, qu'on t'applaudisse, si tu le fais pour l'argent, pour la gloire, un jour ou l'autre tu tomberas ! Il faut vraiment rester intègre. La force vient de là ! ".

Autre message Yamak : Il faut savoir prendre des risques dans la vie, sinon nous n'avançons pas. Le risque est une éducation à la vie. Après avoir pris un risque, on acquiert la confiance en soi, ce qui nous permet d'aller plus loin. Le risque nous fait avancer, nous permet de passer à une étape supérieure, d'évoluer.

L'art du déplacement - Les figures

Saut de détente :
Saut et atterrissage de précision avec prise d'élan afin de franchir un obstacle.

Saut de fond :
Se réalise par une poussée vers l'avant dans le vide nécessitant une réception sur les pieds. Le franchissement s'achève par une roulade.

Saut de bras :
C'est un saut de détente avec réception par les mains, les bras ou le coude à un pan de mur.

Saut de précision :
C'est la maîtrise de l'atterrissage, la cible, un point fixe de petite taille, qui nécessite une évaluation fine du saut.

Passe muraille :
Après une course d'élan, et une prise d'appui sur le mur utilisé comme un tremplin, on se projette dans les airs afin de saisir une autre prise ou de passer un obstacle.

Tic-Tac :
Technique de franchissement d'un petit obstacle. En prenant appui sur une jambe, on utilise cet obstacle pour franchir le suivant avec facilité.

Saut de chat :
Prépare une réception manuelle. Ce saut se réalise les mains vers l'avant, prêts à saisir l'obstacle.

Lâché :
On se lâche d'une hauteur en chute libre, et se réceptionne sur les jambes.

Saut aveugle :
Saut de précision qui se fait sans la vision du point d'atterrissage.